Поэтический вечер, посвященный поэзии Поля Верлена

27 февраля 2007 года в гимназии состоялся поэтический вечер, посвященный поэзии Поля Верлена.

О поэзии Поля Верлена рассказали Юрий Анатольевич Шичалин и Екатерина Сергеевна Дружинина.

Прозвучали стихи на французском языке и русских переводах в исполнении учащихся гимназии 9 класса
Д. Демидова, С. Беляева, Н. Яковлева, И Саминской, Х. Полонски, Е. Куренковой, В. Сегал, П. Садур,
П. Сегаевой, М. Касьяновой, 10 класса Е. Шильк, 11 класса М. Шариняна и выпускницы гимназии А. Золотухиной.

Предлагаем вашему вниманию стихотворения Поля Верлена, прозвучавшие на вечере.

 

Poèmes saturniens (1863)

Chanson d'automne

Перевод В. Брюсова

 

Les sanglots longs
Des violons
De l'automne
Blessent mon cœur
D'une langueur
Monotone.

Tout suffocant
Et blême, quand
Sonne l'heure,
Je me souviens
Des jours anciens
Et je pleure;

Et je m'en vais
Au vent mauvais
Qui m'emporte
Deçà, delà,
Pareil à la
Feuille morte.

Долгие пени
Скрипки осенней
Зов неотвязный,
Сердце мне ранят,
Думы туманят,
Однообразно.

Сплю, холодею,
Вздрогнув, бледнею
С боем полночи.
Вспомнится что-то.
Всё без отчета
Выплачут очи.

Выйду я в поле.
Ветер на воле
Мечется, смелый.
Схватит он, бросит,
Словно уносит
Лист пожелтелый.

Он полон, дол,
Осенних виол
Долгим стоном,
Томя мой дом
Гимном истом
Монотонным.

Бледнею. Ком
В горле. О ком
Бредит время?
Ах, все давно
Схоронено
С днями, с теми.

И с бурей злой
Томной душой
Слит я, падший:
Она, больна,
Похожа на
Лист увядший.

 

Les sanglots longs Des violons De l'automne          
Blessent mon cœur D'une langueur Monotone.               

Tout suffocant Et blême, quand Sonne l'heure,               
Je me souviens Des jours anciens Et je pleure;               

Et je m'en vais Au vent mauvais Qui m'emporte            
Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.

 

Les

san

glots

longs

Des

vi

o

lons

De

l'au

tom

ne

Bles

sent

mon

cœur

D'un

e

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gueur

Mo

no

to

ne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tout

suf

fo

cant

 Et

blê

me,

quand

Son

ne

l'heu

re,

Je

me

sou

viens

Des

jour

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ciens

 Et

je

pleu

re;

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et

je

m'en

vais

 Au

vent

mau

vais

Qui

m'em

por

te

De

çà,

de

là,

Pa

reil

à

la

Feuil

le

mor

te.

 

 

Poèmes saturniens (1863.1865)

Melancholia (À Ernest Boutier)

Nevermore. 1865

Souvenir, souvenir, que me veux-tu ? L'automne
Faisait voler la grive à travers l'air atone,
Et le soleil dardait un rayon monotone
Sur le bois jaunissant où la bise détone.

Nous étions seul à seule et marchions en rêvant,
Elle et moi, les cheveux et la pensée au vent.
Soudain, tournant vers moi son regard émouvant :
"Quel fut ton plus beau jour ?" fit sa voix d'or vivant,

Sa voix douce et sonore, au frais timbre angélique.
Un sourire discret lui donna la réplique,
Et je baisai sa main blanche, dévotement.

- Ah ! les premières fleurs, qu'elles sont parfumées!
Et qu'il bruit avec un murmure charmant
Le premier "oui" qui sort de lèvres bien-aimées!

 

Никогда вовеки

(Ф. Сологуб)

Зачем ты вновь меня томишь, воспоминанье?
Осенний день хранил печальное молчанье,
И ворон несся вдаль, и бледное сиянье
Ложилось на леса в их желтом одеянье.

Мы с нею шли вдвоем. Пленили нас мечты.
И были волоса у милой развиты, -
И звонким голосом небесной чистоты
Она спросила вдруг: "Когда был счастлив ты?"

На голос сладостный и взор ее тревожный
Я молча отвечал улыбкой осторожной,
И руку белую смиренно целовал,

- О первые цветы, как вы благоухали!
О голос ангельский, как нежно ты звучал,
Когда уста ее признанье лепетали!

Не забыть, не забыть, ─ только зачем? Смятенье
бури осенней птиц несло сквозь запустенье
неба, мертвым лучом солнце било в сплетенье
желтеющих ветвей, где ветра свиристенье.

Мы были ─ я и она, и брели как во сне,
Ветер волосы рвал и мысли ей и мне.
Вдруг «Было так с тобой?» обращенный ко мне
вывел голос слова, золотом зазвенев.

Нежный голос, он пел зовом ангельски ясным.
Была улыбки тень ответом ей безгласным:
я перстов белизну к устам моим прижал.

О, дивный дух цветов первых благоуханных!
И прелесть та, какой чарующе дышал
Шепот первого «да» из уст ее желанных!

 

AAAA bbbb CC|d EdE

Sou-ve-nir, sou-ve-nir, // que me veux-tu ? L'au-tom-ne (А)

Nous é-tions seul à seul(e) // et mar-chions en rê-vant (b)

 

 

Poèmes saturniens (1863)

Melancholia

Mon rêve familier

Сон, с которым я сроднился (И. Анненский)

 

Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.

Мне душу странное измучило виденье,
Мне снится женщина, безвестна и мила,
Всегда одна и та ж и в вечном измененье,
О, как она меня глубоко поняла...

Всё, всё открыто ей... Обманы, подозренья,
И тайна сердца ей, лишь ей, увы! светла.
Чтоб освежить слезой мне влажный жар чела.
Она горячие рождает испаренья.

Брюнетка? русая? Не знаю, а волос
Я ль не ласкал ее? А имя? В нем слилось
Со звучным нежное, цветущее с отцветшим;

Взор, как у статуи, и нем, и углублен,
И без вибрации спокоен, утомлен.
Такой бы голос шел к теням, от нас ушедшим.

 

http://membres.lycos.fr/verlaineexplique/

Composé dès 1874, L'Art poétique fut considéré comme un manifeste symboliste lorsqu'il parut 10 ans plus tard dans Jadis et Naguère. Toujours soucieux de rester indépendant, Verlaine en minimisa l'importance, déclarant que ce n'était "qu'une chanson après tout. En réalité il ne prétendait pas faire école mais définissait sa conception personnelle de la poésie".

 

À Charles Morice

De la musique / avant toute chose,
Et pour cela / préfère l'Impair
Plus vague et plus / soluble dans l'air,
Sans rien en lui / qui pèse ou qui pose.

Il faut aussi / que tu n'ailles point
Choisir tes mots / sans quelque méprise
Rien de plus cher / que la chanson grise
Où l'Indécis / au Précis se joint.

C'est des beaux yeux / derrière des voiles
C'est le grand jour / tremblant de midi,
C'est par un ciel / d'automne attiédi
Le bleu fouillis / des claires étoiles!

Car nous voulons / la Nuance encor,
Pas la Couleur, / rien que la nuance!
Oh! la nuance / seule fiance
Le rêve au rêve / et la flûte au cor !

Fuis du plus loin / la Pointe assassine,
L'Esprit cruel / et le Rire impur,
Qui font pleurer / les yeux de l'Azur
Et tout cet ail / de basse cuisine !

Prends l'éloquence / et tords-lui son cou !
Tu feras bien, / en train d'énergie,
De rendre un peu / la Rime assagie.
Si l'on n'y veille, / elle ira jusqu'où ?

Ô qui dira / les torts de la Rime ?
Quel enfant sourd / ou quel nègre fou
Nous a forgé / ce bijou d'un sou
Qui sonne creux / et faux sous la lime ?

De la musique / encore et toujours !
Que ton vers soit / la chose envolée
Qu'on sent qui fuit / d'une âme en allée
Vers d'autres cieux / à d'autres amours.

Que ton vers soit / la bonne aventure
Eparse au vent / crispé du matin
Qui va fleurant / la menthe et le thym...
Et tout le reste / est littérature.

 

Apostrophe: Figure de rhétorique par lequel le poète s'adresse à lui-même ou interpelle une personne.
Ici Ô est une apostrophe.

Anaphore: Reprise du même mot en début de phrase.
C'est est une anaphore.

Allitération: Répétition d'une consonne ou d'un groupe de consonnes dans des mots qui se suivent.
Répétition du p dans qui pèse et qui pose.

Assonance: Répétition du même son dans un vers ou dans enfant sourd et nègre fou est une assonance.

Contre-rejet: Les derniers mots d'un vers commencent la phrase qui s'achève au vers suivant
Qui sonne creux et faux sous la lime est un contre-rejet.

 

Résumé

I- L'Art poétique, la synthèse d'une expérience

Regard porté à posteriori, l'Art poétique se singularise par une triple exigence, "de la musique avant toute chose", "et pour cela préfère l'impair" "car nous voulons la Nuance encor".

- Pourquoi la préférence de l'impair

C'est une caractéristique de la poésie Verlainienne déjà présente dès les Poèmes saturniens. On trouve des poèmes rythmés de cinq ou sept syllabes tantôt en isométrie, tantôt en hétérométrie (alternance de mètres pairs et impairs) comme dans chanson d'automne (4/3). Verlaine justifie

II- L'Art poétique, théorie et pratique

L'Art poétique ne se contente pas d'énoncer un certains nombre de préceptes mais il les met en musique et les illustre par le biais du rythme, des sonorités, du lexique et de la rime.

- Un poème didactique

Verlaine énumère un certain nombre de règles, " De la musique avant toute chose", " préfère l'impair ", " l'indécis au précis", " De la musique encore et toujours ".

- Une œuvre polémique

En dehors de la leçon de poésie, c'est un texte polémique à travers les strophes V, VI, VII qui attaque la poésie spirituelle du des XVIIe et XVIIIe, la poésie romantique du XIXe et la poésie parnassienne. Verlaine tourne en dérision les effusions lyriques d'un Lamartine ou d'un Musset et la poésie parnassienne à travers l'un de ses principaux représentants, Théophile Gautier. A la précision de la couleur d'un Gautier, Verlaine préfère le contraste, la demi-teinte. Verlaine estompe les formes et les couleurs, privilégiant le flou seul capable de susciter toutes sortes de confusions.

- Un exercice de style

. L'impair

Dans son poème, l'Art poétique Verlaine met en œuvre les principes qu'il énonce. Le poème se scande en 4/5, " de la musique avant toute chose " mais aussi en 3/6 , " ce ton vers soit la chose envolée ", en 2/4/3, "Plus vague et plus soluble que l'air " ou 1/3/5. C'est un équilibre instable qui s'apparente à un faux pas perpétuel

. La rime

Si Verlaine conserve la rime, il ne la place pas au dessus de tout. Si la rime est, pour lui, une parure nécessaire dont on ne peut se passer, on ne doit pas en abuser. Il affaiblit son effet d'écho trop répétitif par des assonances et des allitérations qui répartissent les échos phoniques à l'intérieur des vers, " Plus vague et plus soluble que l'air ", allitérations en l et pl, " Par un ciel d'automne attiédi, assonance en ie. La rime n'est plus qu'un des multiples éléments sonores dont il dispose pour traduire ses impressions.

. La méprise

L'art de la méprise consiste à créer une confusion dans le langage, de façon à mêler étroitement le dit et le non dit. Dans" la nuance fiance le rêve au rêve et la flûte au cor " la substitution de fiance à unir fait basculer le vers dans un registre amoureux chargé de douceur.

III- Art poétique ou méprise ?

Tous ces conseils paraissent bien inapplicables car ils se réfèrent à un état d'âme particulier, celui de Verlaine. On aurait tort d'y voir une sorte de modèle prêt à l'emploi que Verlaine aurait systématiquement appliqué. Il ne s'agit en aucun cas d'un testament car il y eu au moins quatre à cinq Arts poétiques chez Verlaine, tantôt faisant sienne des théories parnassiennes ou celles plus proches de l'école romane.

Conclusion

L'Art poétique n'est pas un traité de poétique mais plutôt un bilan, un regard porté sur une esthétique en évolution constante. C'est un traité trop marqué par la personnalité de Verlaine, par son style pour être impassible et faire figure d'Art poétique. L'Art poétique est la poésie de l'éphémère à l'opposé de tout dogmatisme.

 

 

Искусство поэзии

О музыке на первом месте!
Предпочитай размер такой,
Что зыбок, растворим и вместе
Не давит строгой полнотой.

Ценя слова как можно строже,
Люби в них странные черты.
Ах, песни пьяной что дороже,
Где точность с зыбкостью слиты!

То — взор прекрасный за вуалью,
То — в полдень задрожавший свет,
То — осенью, над синей далью,
Вечерний, ясный блеск планет.

Одни оттенки нас пленяют,
Не краски: цвет их слишком строг!
Ах, лишь оттенки сочетают
Мечту с мечтой и с флейтой рог.

Страшись насмешек, смертных фурий,
И слишком остроумных слов
(От них слеза в глазах Лазури!),
И всех приправ плохих столов!

Риторике сломай ты шею!
Не очень рифмой дорожи.
Коль не присматривать за нею,
Куда она ведет, скажи!

О, кто расскажет рифмы лживость?
Кто, пьяный негр, иль кто, глухой,
Нам дал грошовую красивость
Игрушки хриплой и пустой!

О музыке всегда и снова!
Стихи крылатые твои
Пусть ищут, за чертой земного,
Иных небес, иной любви!

Пусть в час, когда все небо хмуро,
Твой стих несется вдоль полян,
И мятою и тмином пьян...
Все прочее — литература!

В. Брюсов

 

Romances sans paroles (1872)

Ariettes oubliées - III

Il pleut doucement sur la ville. Arthur Rimbaud

Il pleure dans mon coeur
Comme il pleut sur la ville,
Quelle est cette langueur
Qui pénètre mon coeur ?

Ô bruit doux de la pluie
Par terre et sur les toits !
Pour un coeur qui s'ennuie
Ô le chant de la pluie !

Il pleure sans raison
Dans ce coeur qui s'écœure.
Quoi ! nulle trahison ?
Ce deuil c'est sans raison.

C'est bien la pire peine
De ne savoir pourquoi,
Sans amour et sans haine,
Mon coeur a tant de peine!

 

Над городом тихий дождь

То ли плачется сердцу,
То ли каплет с небес...
Только бедному сердцу
С чего бы скорбеть?

Шелест ласковый капель
По земле, по реке...
Колыбельная капель
Для сердца в тоске.

Где же грусти причина?
Измена? Едва ль...
Это плач без причины -
Просто в сердце печаль.

Сердце полнится болью -
Без любви, без вражды...
Жжет немыслимой болью
Беспричинность беды.

Д.Галь (1991-1992)

 

Весь день льет слезы сердце,
Как дождь на город льет.
Куда от горя деться,
Что мне проникло в сердце?

О, нежный шум дождя
По камням и по крышам!
И, в сердце боль будя,
О, песенка дождя!

И слезы беспричинно
В истомном сердце том.
Измена? Нет помина!
Томленье беспричинно.

Но хуже нету мук,
Раз нет любви и злобы,
Не знать: откуда вдруг
Так много в сердце мук.

Г. Шенгели

И в сердце растрава,
И дождик с утра.
Откуда бы, право,
Такая хандра?

О дождик желанный,
Твой шорох - предлог
Душе бесталанной
Всплакнуть под шумок.

Откуда ж кручина
И сердца вдовство?
Хандра без причины
И ни от чего.

Хандра ниоткуда,
Но та и хандра,
Когда не от худа
И не от добра.

Б. Пастернак

 

Плачет в сердце моем,
Как над городом дождь.
Что же ночью и днем
Плачет в сердце моем?

Сладкий ропот дождя
По земле, по домам!
С сердцем речи ведя,
Сладок ропот дождя.

Отчего ж без причин
Плачет сердце в груди?
Нет измен — я один.
Эта скорбь без причин.

Нет печали сильней,
Как не знать, почему
Без любви, без страстей
Сердца боль все сильней.

Д. Ратгауз (1896)

Сердцу плачется всласть,
Как дождю за стеной.
Что за темная власть
У печали ночной?

О напев дождевой
На пустых мостовых!
Неразлучен с тоской
Твой мотив городской!

Сердце плачет тайком —
О какой из утрат?
Это плач ни о ком,
Это дождь виноват.

Это мука из мук —
Не любя, не скорбя,
Тосковать одному
И не знать, почему.

А. Гелескул (1968)

 

В слезах моя душа,
Дождем заплакан город.
О чем, тоской дыша,
Грустит моя душа?

О струи дождевые
По кровлям, по земле!
В минуты, сердцу злые,
О песни дождевые!

Причины никакой,
Но сердцу все противно.
К чему же траур мой?
Измены никакой.

Нет горше этой муки,
Не знаешь, почему
Без счастья, без разлуки
Так много в сердце муки!

Ф. Сологуб (между 1908 и 1923)

Небо над городом плачет,
Плачет и сердце мое.
Что оно, что оно значит,
Это унынье мое?

И по земле, и по крышам
Ласковый лепет дождя,
Сердцу печальному слышен
Ласковый лепет дождя.

Что ты лепечешь, ненастье?
Сердца печаль без причин...
Да! Ни измены, ни счастья, -
Сердца печаль без причин.

Как-то особенно больно
Плакать в тиши ни о чем.
Плачу, но плачу невольно,
Плачу, не зная о чем.

В. Брюсов (1894)

 

La bonne chanson (1871) - XXI

L'hiver a cessé : la lumière est tiède
Et danse, du sol au firmament clair.
Il faut que le coeur le plus triste cède
À l'immense joie éparse dans l'air.

Même ce Paris maussade et malade
Semble faire accueil aux jeunes soleils
Et comme pour une immense accolade
Tend les mille bras de ses toits vermeils.

J'ai depuis un an le printemps dans l'âme
Et le vert retour du doux floréal,
Ainsi qu'une flamme entoure une flamme,
Met de l'idéal sur mon idéal.

Le ciel bleu prolonge, exhausse et couronne
L'immuable azur où rit mon amour.
La saison est belle et ma part est bonne
Et tous mes espoirs ont enfin leur tour.

Que vienne l'été ! que viennent encore
L'automne et l'hiver ! Et chaque saison
Me sera charmante, ô Toi que décore
Cette fantaisie et cette raison.

 

Зима прошла: лучи в прохладной пляске
С земли до ясной тверди вознеслись.
Над миром разлитой безмерной ласке,
Печальнейшее сердце, покорись.

Вновь солнце юное Париж встречает, —
К нему, больной, нахмуренный от мук,
Безмерные объятья простирает
Он с алых кровель тысячами рук.

Уж целый год душа цветет весною,
И, зеленея, нежный флореаль
Мою мечту обвил иной мечтою,
Как будто пламя в пламенный вуаль.

Венчает небо тишью голубою
Мою смеющуюся там любовь.
Весна мила, обласкан я судьбою,
И оживают все надежды вновь.

Спеши к нам, лето! В смене чарований
За ним сменяйтесь, осень и зима!
Хвала Тебе, Создавшему все грани
Времен, воображенья и ума!..

Ф. Сологуб